Auteur |
Le 08/08/2015 à 11:25 |
roseine
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Bonjour à tous,
Alors là, je n'y comprends rien !! Hier ou avant-hier je ne sais plus, je me retrouve avec des fautes à cause des guillemets qui ne sont pas les bons. Aujourd'hui je fais très attention et vais pêcher les guillemets à droite de la dictée et paf ! c'étaient ceux du clavier qu'il fallait prendre !!
Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il en est ??????
Autre faute commise : Derrière les guillemets, j'ai mis majuscule à C.
Je ne m'explique pas pourquoi il fallait minuscule. On cite, non pas une expression, mais une phrase courte certes, mais entière (sujet + verbe...) ! A mon avis, la majuscule se justifie pleinement.
Mais peut-être ai-je tort ??
Votre contre-argument est-il : la citation est englobée dans la phrase "dominante" ?????
Bien amicalement à tous les accrocs de zen dictée. |
Auteur |
Le 08/08/2015 à 11:38 |
roseine
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Encore moi !
Je viens de trouver sur le billet du 08.05.2015 portant sur "Les majuscules" (cf Dernières nouvelles) ceci :
"Quand utiliser une majuscule ?
Un mot qui débute une phrase, une phrase citée ou un alinéa commencera par une majuscule."
Dans cette dictée, ne s'agit-il pas d'une phrase citée ???
Merci de faire part de vos réactions. A bientôt.... |
Auteur |
Le 08/08/2015 à 13:10 |
Julien
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L'emploi des guillemets anglais à la place des chevrons est certainement une erreur à signaler.
« C'est son humeur » est bien une citation. Cependant, elle ne constitue pas une phrase indépendante complète, n'ayant pas de ponctuation finale. Dans le cas contraire, le point serait placé juste avant le guillemet fermant et terminerait également la phrase qui introduit la citation.
Dans cette phrase, la citation est une proposition. On pourrait remplacer le deux-points par « que » :
« Dire d'un homme [...] capricieux que "c'est son humeur" n'est pas l'excuser [...] mais avouer sans y penser que de si grands défauts sont irrémédiables. » |
Auteur |
Le 08/08/2015 à 14:17 |
blanchris
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Bonjour à tous,
Je fais des dictées sur Zendictée depuis presque deux ans.
Quand il est dicté des guillemets, c'est : ouvrez ou fermez les guillemets, mais aujourd'hui, c'était simplement : guillemets.
Je n'ai pas bien compris ces histoires de guillemets français ou anglais, j'ai besoin de plus d'explications.
Merci beaucoup de m'éclairer.
Cordialement. |
Auteur |
Le 08/08/2015 à 21:56 |
Julien
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Quand on emploie des guillemets, il y a toujours au moins un guillemet ouvrant et un guillemet fermant, quelle que soit la forme des guillemets. On peut donc toujours dire « ouvrez les guillemets » puis « fermez les guillemets ».
On distingue plusieurs types de guillemets :
- les guillemets ouvrant ( « ) et fermant ( » ) communément utilisés en français, parfois appelés guillemets français, guillemets à la française ou chevrons (et parfois dits doubles par opposition aux simples qui seraient alors constitués d'un seul chevron ‹ ... › mais dont je n'ai, personnellement, jamais observé l'usage) ;
- les guillemets anglais ouvrant ( “ ) et fermant ( ” ), « quotation marks » dans la langue de Shakespeare ou « double quote » (par opposition au « single quote » utilisé notamment en anglais lorsqu'une citation est incluse dans une autre ‘...’) ;
- les guillemets droits (") parfois appelés petits guillemets ou guillemets dactylographiques que l'on trouve sur nos claviers, et qui apparaissent tels quels à l'écran si le traitement de texte utilisé ne les remplace pas automatiquement. Le symbole est le même à l'ouverture et à la fermeture.
Je ne cite pas les guillemets allemands qu'on ne trouvera probablement jamais dans un texte en français.
Bien entendu, chacun est libre d'utiliser le type de guillemet qu'il souhaite. Cependant il est d'usage d'utiliser le guillemet français dans un texte en français.
Après recherche, j'ai trouvé deux ouvrages de référence en typographie mentionnant l'usage du guillemet anglais dans un texte en français : « Le Ramat de la typographie » et le « Lexique des règles typographiques en usage à l'imprimerie nationale ». Le premier pour exprimer une ironie ou un doute au sein d'une citation déjà encadrée par des guillemets français, le second dans le cas d'une citation de deuxième rang (citation incluse dans une première citation). Ci-dessous, l'exemple du Ramat.
L'arbitre a dit : « Je n'ai pas cru à la “blessure” du joueur. »
Sur Wikisource (lien : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:La_Bruy%C3%A8re_-_Les_Caract%C3%A8res,_Flammarion,_1880.djvu/234), on trouve une numérisation du texte de La Bruyère (Les Caractères, Flammarion, 1880). On y constate l'emploi des guillemets français, et, de façon plus surprenante, d'une majuscule après le guillemet ouvrant et d'une virgule avant le guillemet fermant ! Virgule et majuscule qui ne sont d'ailleurs pas reprises dans la retranscription numérique que propose Wikisource.
Je comprends du billet écrit par MrOrange le 16 octobre 2012 sur ZenDictée qu'il convient d'utiliser le guillemet français lors d'une dictée sur ce site (le lien : http://zendictee.fr/Billet/detail/17). Mais mon interprétation est peut-être mauvaise. Si vraiment les guillemets droits sont attendus dans cette dictée, il serait préférable, à mon sens, de le mentionner dans les difficultés de la dictée. Modifié par Julien le 08/08/2015 à 22:34
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Auteur |
Le 09/08/2015 à 18:36 |
roseine
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Merci, Julien, pour toutes vos recherches extrêmement pointues.
Je reviens sur ce que vous écriviez précédemment :
« Dans le cas contraire, le point serait placé juste avant le guillemet fermant et terminerait également la phrase qui introduit la citation. »
Donc :
- Elle dit d’une voix qui ne tremblait pas : « Ce n’est pas lui l’assassin. »
Selon moi, le point final appartient uniquement à la citation et n’a qu’une seule fonction : clore les paroles rapportées.
Disons que pour une raison d’esthétique sur le plan typographique, on fait l’économie du point final qui pourtant serait utile pour clore la phrase annonciatrice.
Pour la même raison, écrira-t-on sans doute :
Elle s’insurgea : « Ne serait-ce pas lui l’assassin ? »
Selon moi, la phrase annonciatrice se trouve encore là privée de ponctuation, le point d’interrogation ne pouvant faire office de point conclusif de cette 1ère proposition.
- Je soumets maintenant à la correction la phrase :
A-t-elle déclaré : « Ce n’est pas lui l’assassin » ?
Ou
A-t-elle déclaré : « Ce n’est pas lui l’assassin. »
Ou
A-t-elle déclaré : « Ce n’est pas lui l’assassin. » ?
Peut-on dégager une règle claire qui soit logique ?
Amicalement. |
Auteur |
Le 09/08/2015 à 20:47 |
Julien
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Personnellement, je reformulerais la phrase afin d'éviter le dilemme :-)
A-t-elle déclaré qu'il n'était pas l'assassin ?
Mais soyons joueur !
Pour des raisons de confort de lecture, etc., admettons que l'on ne conserve qu'une seule ponctuation lorsque la citation termine la phrase. Si la ponctuation de la phrase introduisant la citation est différente de celle de la citation, alors il convient de conserver celle qui semble la plus logique ou importante selon le contexte.
Dans votre exemple, je pense qu'il faut mettre l'accent sur la question posée, quelle que soit la citation. J'écrirais donc :
A-t-elle déclaré : « Ce n’est pas lui l’assassin » ?
et non :
A-t-elle déclaré : « Ce n’est pas lui l’assassin. »
L'absence du point d'interrogation me paraît bien plus perturbante que l'absence du point.
Et inversement, en reprenant votre autre exemple :
Elle se demanda : « Ne serait-ce pas lui l’assassin ? »
et non :
Elle se demanda : « Ne serait-ce pas lui l’assassin ».
D'ailleurs, entre un point et un point d'interrogation, ne conserverait-on pas toujours le point d'interrogation, qu'il appartienne ou non à la citation ? Modifié par Julien le 09/08/2015 à 20:47
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Auteur |
Le 10/08/2015 à 08:58 |
blanchris
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Bonjour à tous,
Merci beaucoup pour toutes ces explications, j'y vois à présent plus clair.
Ça n'explique quand même pas pourquoi il a été dicté "guillemets" au lieu de "ouvrez ou fermez les guillemets" et que la forme ait changé juste à ce moment !
Cordialement. |
Auteur |
Le 12/08/2015 à 22:51 |
roseine
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Julien, bonsoir
Votre réponse ENCHANTE. Que c'est bien dit, clair, convaincant !
Et bien sûr, je suis complètement d'accord avec votre ponctuation !
Votre remarque finale sur la force du point d'interrogation par rapport au simple point est très intéressante.
Continuez à nous gratifier de vos commentaires très professionnels ! MERCI. |