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"Le sexe des villes !"

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Auteur Le 26/11/2017 à 15:56

Kim

De quoi déculpabiliser tous ceux qui n'auront pas attribué le féminin d'"agglomération" à Trantor... (très aléatoire, je vous l'accorde, je me suis moi-même fourvoyée la première fois que j'ai fait cette dictée). Bon dimanche.

https://www.projet-voltaire.fr/culture-generale/genre-noms-villes-masculin-feminin/

Presque aussi énigmatique que le sexe des anges est le genre des noms de villes. Prenons Paris, par exemple. Diriez-vous qu’il est beau ou qu’elle est belle ? Certes, vous pouvez toujours éluder la question en utilisant des périphrases comme « la Ville Lumière » ou « la capitale ». Mais si c’est bien « Paris » que vous souhaitez employer, sachez que le genre des noms de villes n’est pas fixé dans l’usage. Autrement dit, vous rencontrerez à la fois le masculin et le féminin au gré de vos lectures. Voici néanmoins quelques éléments pour vous aider à vous décider.

Jadis, les noms de villes étaient de genre féminin. Par exemple, Ma belle Marseille est le titre d’un recueil de nouvelles publié par Carlo Rim en 1934. On peut également citer : La Baule, La Rochelle, La Haye, Alger-la-Blanche, La Nouvelle-Orléans, Vaison-la-Romaine, Louvain-la-Neuve, etc. Dans tous ces exemples, l’article, qu’il commence l’appellation ou qu’il la termine avec un adjectif, fait partie du nom de la ville et en révèle le genre.

Preuve architecturale de ce lien historique entre les noms de villes et le genre féminin : à Paris, place de la Concorde, ce sont des statues de femmes qui représentent les huit principales villes françaises (hors capitale) du XIXe siècle, à savoir Brest, Rouen, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille et Strasbourg.

Cependant, dans Paris brûle-t-il ?, titre d’un film historique de René Clément, avec Jean-Paul Belmondo, « Paris » est de genre masculin. On aurait pu s’attendre à ce que le sujet de la phrase soit au féminin : « Paris brûle-t-elle ? » (sous-entendu : la ville de Paris brûle-t-elle ?). Eh bien non !

Désormais, les noms de villes demeurent féminins dans la langue littéraire mais sont masculins dans le langage courant, comme en témoigne cet autre exemple cinématographique : en 1953, Sacha Guitry réalise un film intitulé Si Versailles m’était conté… La terminaison du participe passé nous indique clairement que le nom Versailles est considéré comme étant de genre masculin.

En outre, un nom de ville est toujours masculin quand :

il est précédé des adjectifs « vieux », « nouveau » ou « grand » pour désigner des quartiers de la ville ou son extension : le vieux Nice, le grand Londres ;
il est précédé du déterminant « tout » ou « le tout » (signifiant « l’élite de la société de … ») : « Tout Venise s’insurgeait à cette nouvelle », « Le Tout-Paris », expression qui tend malheureusement à disparaître au profit des anglicismes jet-set, show-biz ou people ;
il est employé par métonymie, pour un événement, une équipe sportive ou, s’il s’agit d’une capitale, le gouvernement du pays : « Marseille a été battu 3 buts à 1 », « Washington se tient prêt à intervenir ».
Néanmoins, au sein de la même expression, une variante masculine et une variante féminine peuvent coexister. Le proverbe d’origine latine Rome ne s’est pas faite en un jour est devenu, appliqué à la capitale française, Paris ne s’est pas fait en un jour. Dans le doute, c’est toujours le masculin qui l’emporte. Ne prenez pas la mouche, Mesdames, en grammaire française, ce genre est neutre !

Sandrine Campese
Auteur Le 26/11/2017 à 16:58

poupougne

Bonjour Kim,

Tout ça un dimanche, vous ne vous reposez jamais !

Merci pour toutes ces recherches.
Auteur Le 26/11/2017 à 18:57

jean-luc

Bonjour, peut-être pouvez-vous m'éclairer. J'ai écrit : " Trantor ne tarda pas à devenir l'agglomération humaine la plus dense et la plus riche que l'on n'ait jamais vue. " Alors qu'il fallait marquer : " que l'on ait jamais vue. " Ne dit-on pas : ne pas, ne plus, ne jamais ?
Auteur Le 26/11/2017 à 19:23

poupougne

Bonsoir Jean-Luc,

Vous avez raison, on aurait dû se poser cette question. L'oubli du "n'" est tellement fréquent dans ces cas-là !

Ça a échappé à ma vigilance sans même m'en étonner !

Du coup, j'ai cherché quelle en était la raison possible et je vous fais un copié/collé de ce que j'ai trouvé sur un site et qui peut le justifier.



La plus belle chanson qu’on ait jamais composée.

Il ne faut pas confondre :
• la négation qu’on n’ait jamais


C’est étrange qu’on n’ait jamais pensé à ça (= on n’a jamais pensé à ça, à aucun moment).

• l’affirmation qu'on ait jamais, qui signifie à quelque moment que ce soit, un jour


C’est la plus grande manifestation qu’on ait jamais vue en France (= qu’on ait vue en France à quelque moment que ce soit).
C’est le pire opéra qu’on ait jamais composé (= qu’on ait composé un jour).

Combine : Remplacez on par je pour entendre le n’.


C’est étrange qu’on n’ait jamais pensé à ça → C’est étrange que je n'aie jamais pensé à ça → on entend le n’ → qu’on n'ait.
C’est le pire opéra qu’on ait jamais composé → C’est le pire opéra que j’aie jamais composé → on n'entend pas le n’ → qu’on ait.


Ça éclairera peut-être votre lanterne comme la mienne.

Merci pour cette remarque.
Bonne soirée.
Auteur Le 26/11/2017 à 20:21

jean-luc

Bien merci à vous poupougne !
Auteur Le 27/11/2017 à 14:07

Job

Plusieurs éclairages de lanterne à la suite de cette dictée, merci à vous car, mazette, elle m'a réservé bien des surprises celle-là !
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