Kim
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Chère guerinijm, vous allez trouver votre mot "Etats-Unis" à la cinquième ligne du chapitre "Aléatoire" de mon premier "copié/collé" de l'année !
Le moyen mnémotechnique à adopter sera donc de penser qu'il faut unir tous les Etats d'Amérique...
Extrait de Projet Voltaire - Les caprices du trait d'union
Trait d’union, pas trait d’union : qui ne s’est jamais posé la question ? Il faut reconnaître que ce signe typographique a un caractère bien trempé. Destiné à lier au moins deux termes entre eux, le trait d’union permet d’identifier la nature et de comprendre le sens des mots. Mais son emploi n’est pas systématique : certains mots composés l’exigent, d’autres pas. Pour y voir plus clair, dressons la liste des cas où le trait d’union est indispensable, aléatoire et enfin absent ou en voie de disparition.
Indispensable
« Un trait d’union est une goutte de lumière ; ôtez-le, vous la supprimez », écrivait Émile Deschanel – le père de Paul – auteur et professeur au Collège de France. Ainsi, une belle fille est caractérisée par ses qualités physiques et une belle-fille par ses liens familiaux. Ce n’est pareil de faire quelque chose sur le champ (de bataille par exemple) et sur-le-champ, c’est-à-dire immédiatement. De même, un amour propre et un cul blanc n’ont rien à voir avec l’hygiène dès lors qu’on leur ajoute des traits d’union : l’amour-propre, c’est l’égo, le cul-blanc, c’est l’oiseau ! On n’oubliera pas non plus le trait d’union (et les majuscules !) pour distinguer la Comédie-Française, l’institution culturelle, de la comédie française diffusée ce soir à la télévision.
Aléatoire
Les exemples précédents nous montrent que le trait d’union sert à créer des mots composés dont le sens dépasse celui de ses composants. Mais sa présence n’est pas systématique, ce qui cause de nombreuses hésitations. Jugez plutôt : on écrit coffre-fort mais château fort, rez-de-chaussée mais pied de nez. On veillera également à ne pas confondre au-dessus et en dessous. Les choses se corsent encore davantage s’agissant des noms propres : parce qu’il faut au moins cela pour relier cinquante États, les États-Unis prennent un trait d’union, mais pas le Moyen Âge, qui a beau « s’étirer » sur 1000 ans. Enfin, la typographie oppose Jean sans Peur (et sans trait d’union !) à Louis XV le Bien-Aimé.
Absent ou en voie de disparition
Les mots suivants ne prennent pas de trait d’union : ayant droit, ayant cause, compte rendu, directeur adjoint, lieu commun, maître chanteur, opéra bouffe, pomme de terre, parti pris, raz de marée. Pas de trait d’union non plus dans bande dessinée et dessin animé. Quant à court métrage et long métrage, ils peuvent s’écrire avec ou sans trait d’union. Bien sûr, la liste n’est pas exhaustive. En plus d’être absent de certains mots, le trait d’union a tendance à disparaître au profit de la soudure ou de l’agglutination. Plus personne ne songerait à écrire extraordinaire en deux mots – extra-ordinaire – comme c’était le cas par le passé.
Malheureusement, ce procédé a créé de nouvelles incohérences qui ont été rectifiées en 1990 sans grand succès. N’est-il pas étonnant, à l’heure actuelle, d’écrire portefeuille mais porte-monnaie ?
Sandrine Campese Modifié par Kim le 02/01/2018 à 11:55
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