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ne fût-ce qu'un cottage

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Auteur Le 11/02/2020 à 07:07

jeanfr.marechal@gmail.com

Curieusement, ce mardi, j'ai été "sanctionné" pour avoir écrit "ne fût-ce que", et, de ce que j'ai pu trouver sur la Toile, c'était pourtant bien la tournure correcte. A mon avis, l'imparfait du subjonctif, donc avec l'accent circonflexe, exprime ici un conditionnel "ne serait-ce que...". Etonnement et incompréhension donc. Mais il y avait une autre erreur, non soulignée celle-là : quelle était-elle ? Je soupçonne "orné", qualificatif dont j'ai affublé le cottage, faute de mieux, en choisissant le mot qui me semblait correspondre le plus à ce que j'entendais. Mais je n'y vois guère de sens. Qui aurait l'explication ?
Auteur Le 11/02/2020 à 14:18

jeanpaul31

Bonjour

Le morceau incriminé ne débute pas par "ne fut-ce que" mais par "ne fut-ce par". Ne serait-ce pas la faute non trouvée ?

Je mets en copié/collé une piste qui me paraît intéressante à partir de la réponse donnée dans "Projet Voltaire" en 2017 à cette question posée par Peete-agore, participant à nos dictées :

"La construction — une traduction de Baudelaire — est effectivement surprenante. Mais elle n’a pas là le sens de « même » qui appelle bien le subjonctif, mais celui, assez rare, de « si ce n’avait été » qui est bien un indicatif.
Vous pouvez vous référer à l’original en anglais pour mieux saisir le distinguo : « […] we should have passed the time pleasantly enough, but for the fearful intelligence which reached us every morning from the populous".


Je ne comprends pas l'anglais, donc je laisse les connaisseurs apprécier.




Toutefois, à en croire Wikipédia, la traduction n'est pas de Baudelaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Sphinx_(nouvelle)

Il me semble toutefois que la traduction est curieuse pour ne pas dire incompréhensible et, à mon avis, il eût fallu écrire :

"nous aurions passé le temps assez agréablement, s'il n'y avait eu l'effrayante information qui nous parvenait..."

Je mets aussi la traduction de Wikisource :

"nous aurions été à même de tuer le temps d’une façon assez agréable, sans les lugubres dépêches qui nous arrivaient chaque matin de la populeuse cité".

En ce qui concerne "cottage orné", j'ai saisi ce que j'ai entendu. Une des traductions en accès libre indique pour "cottage orné" : "en français dans le texte original".

Voilà une photo de "cottage orné"

https://en.wikipedia.org/wiki/Cottage_orné

Ce qui est curieux, c'est que le mot "cottage" que je croyais d'origine anglaise est d'origine française d'après le Dictionnaire de l'Académie française :


"COTTAGE (se prononce cottèdge ou cottage) nom masculin
xixe siècle. Mot anglais, d’origine française, dérivé de cot, « cabane ».
Petite maison de campagne confortable et coquette. Il habite un cottage au bord de la rivière."


La traduction de Wikisource indique "une villa assez isolée"


Bonne journée et à demain.

Modifié par jeanpaul31 le 11/02/2020 à 15:01

Auteur Le 11/02/2020 à 16:41

jeanpaul31

Pour compléter voici ce que dit le Dictionnaire de l'Académie française qui met un accent quand "ne fût-ce" introduit une précision, ce qui est la cas ici puisque "ne fût-ce" donne la raison du conditionnel de "nous aurions" qui laisse entendre que du bon temps n'a pas été passé :


"Serait-ce, fût-ce, ne serait-ce que, ne fût-ce que, pour introduire un renchérissement, une précision. Elle était prête à le suivre, fût-ce en plein désert"

Je pense surtout que la phrase est mal traduite et que "par" est en trop.

"nous aurions dû passer le temps assez agréablement, ne fut-ce par l'effrayante information..."


"nous aurions dû passer le temps assez agréablement, ne fût-ce l'effrayante information..."

Modifié par jeanpaul31 le 11/02/2020 à 16:44

Auteur Le 11/02/2020 à 16:41

jeanpaul31

Modifié par jeanpaul31 le 11/02/2020 à 16:44

Auteur Le 12/02/2020 à 06:31

jeanfr.marechal@gmail.com

Une phrase conditionnelle est constituée de la proposition conditionnelle, souvent introduite par "si", et qui appelle l'indicatif, le mode conditionnel étant réservé alors au verbe de la principale, du moins en français. "Si j'aurais su j'aurais pas venu" est donc l'erreur à ne pas commettre mais souvent commise par des enfants. Mais "ne fût-ce que" n'est pas "si" : si je le remplace par "quand"... je ferais suivre par "ce ne serait", c'est-à-dire un conditionnel. Je ne me hasarderais pas à comparer à l'anglais, car, en allemand, ce serait ici l'imparfait du subjonctif qui serait employé, lequel remplace souvent le conditionnel. Quant à l'absence du "que", elle me semble explicable par une ellipse de style : n'empêche, la construction me semble bizarre. Je pense également que, dans ce cas, le "par" est malvenu.
Quand je serais seul à le faire, je maintiendrais en attendant mieux.
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