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Un passé simple bien imparfait (25 juin)

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Auteur Le 25/06/2020 à 16:46

jeanfr.marechal@gmail.com

Je reste agacé par tous ces verbes (arrivai, étais, avais, chagrinerais, assistai, jurai, garderais), tous conjugués à la première personne du singulier mais tantôt à l'imparfait, tantôt au passé défini, et dont la voyelle finale est prononcée uniformément ouverte (comme à l'imparfait) : je trouve cela franchement déroutant et cette absence de distinction prête à confusion.
Auteur Le 25/06/2020 à 21:08

Victorjudo

jeanfr, merci d'intervenir sur le sujet de ces verbes n'importe quoi...si je puis dire !...
Si cette dictée était payante, je râlerais franchement après le lecteur, qui ne fait visiblement aucun effort entre ai et ais.
Et, jeanpaul 31 va nous dire que ce sujet a déjà été abordé...Mais quand même...
Merci jeanpaul et à demain quand même.
Auteur Le 26/06/2020 à 05:56

GBRCB

Bonjour,
Plutôt qu'une prononciation hasardeuse, il vaut mieux se référer au sens de la phrase.
Utilisation de l'imparfait
L'imparfait peut indiquer :
- une action du passé dont la durée n'est pas définie
Il prenait son bain. Elle occupait un poste dans l'administration.
- une action ou un phénomène qui se répète
Le midi, il mangeait dans le parc. Tous les jours, elle nettoyait les meubles.
- une description
À l'est de l'étang, c'étaient les bruyères et puis les prairies et les cultures. La ferme s'élevait presque à l'horizon.

Utilisation du passé simple
Le passé simple peut indiquer :
- une action achevée, par opposition à l'imparfait
Elle était sa femme depuis longtemps quand il lui dit...
- une action soudaine
Il était dans son bain quand le téléphone se mit à sonner.
Sa vie se passait paisiblement quand soudain, il tomba malade.
On notera que le passé simple ne s'emploie pas à l'oral, seulement à l'écrit.
Une manière visuelle simple de s'en souvenir est de tracer la ligne de chacun de ces deux temps. Alors qu'on voit que l'imparfait dure dans le temps avec des bords flottants, le passé simple quant à lui a une action bien déterminée dans le temps et permet de marquer une action soudaine.
Auteur Le 26/06/2020 à 12:10

ceriseanne

Merci GBRCB pour nous préciser les subtilités de l'imparfait.
Auteur Le 26/06/2020 à 14:03

jeanpaul31

Bonjour et merci à GRCG pour toutes ces informations.

Victorjudo, je ne dirai pas cette fois que le sujet a été abordé,d'autant plus que la réponse de GRCB est claire. De toute façon, il est bon de se remettre en mémoire les bases de l'orthographe. Mais toutefois, et je crois l'avoir déjà mis dans un post, je mets cet extrait du Dictionnaire Larousse du XIXème siècle qui reprend un texte du Courrier de Genève de 1875 :

"Tout d’abord vous m’idolâtrâtes,
Puis ensuite vous me trompâtes,
Je n’aurais pas cru que vous le pussiez,
Ni que, mon rival, vous l’aimassiez.
Il fallait que je vous écrivisse
Et que tous les jours je vous visse
Pour que vous me le répétassiez…

Vous ne m’aimiez plus ; il fallait que j’eusse
Assez de force pour que je pusse
Prendre mon cœur sans que vous le retinssiez
Pour pas que vous ne l’abimassiez.
Combien de cruautés vous eûtes !
Que de noirs projets vous conçûtes
Pour que vous m’ensorcelassiez
Et que vous me poignardassiez !

Oui, dès l’instant que je vous vis,
Sachez de moi que vous me plûtes !
De l’amour qu’à vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que je vous rendis !
Combien de soupirs je perdis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous appris !
En vain je priai, je gémis ;
Dans votre dureté, vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis !

Ah ! Fallait-il que je vous visse !
Fallait-il que vous me plussiez !
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !

Fallait-il, Madame, que j’en vinsse
Qu’à vos fers vous me retinssiez ?
Que, pour quelque temps, je m’abstinsse,
Et plus épris je redevinsse,
Sans que compte vous m’en tinssiez.
Fallait-il que je me complusse
À jurer sans que vous me crussiez
Et que trop tard je m’aperçusse
Qu’il fallait qu’alors je mourusse
Sans qu’aucun gré vous m’en eussiez !"

Voilà une utilisation de passé simple et d'imparfait du subjonctif.

Et il y a même une seconde version :

"Les stances du professeur de grammaire à sa bien-aimée :

Oui, dès l’instant où je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ, vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que je vous rendis !
Combien de soupirs je perdis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain, je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes,
Voir de sang froid, ce que j’y mis
Ah ! Fallait-il que je vous visse,[6]
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez ;
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m’assassinassiez ?"

Bonne journée.

Modifié par jeanpaul31 le 26/06/2020 à 14:05

Auteur Le 26/06/2020 à 15:50

Victorjudo

Bravo jeanpaul31; je ne connaissais pas ce poème, on apprend tous les jours sur ce site. J'adore.
Auteur Le 29/06/2020 à 07:10

jeanfr.marechal@gmail.com

Il est parfois possible, dans une même phrase, d'utiliser l'une ou l'autre forme selon la nuance que l'on veut y exprimer : en choisissant cette forme, on exprime un fond choisi. Il est donc important de savoir de quoi il s'agit, car le sens du texte, qui n'est pas connu à l'avance, peut varier en fonction de ces choix. Et il existe non seulement des règles d'orthographe, mais aussi des règles de prononciation, et un lien, parfois compliqué, entre les deux. Cela s'appelle du français, tout simplement. Et de la précision. Je note toutefois que dans la dictée de ce lundi 29, le verbe "hésitai" a bien été prononcé correctement. On aurait pu, ici, avoir l'imparfait.
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