Forum « Les dictées »

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Auteur Le 06/03/2021 à 17:16

momo24

La covid, le confinement, le couvre-feu, la retraite bientôt, le forum de zen-dictée tristounet, et aujourd'hui une dictée morbide, au secours !
Un peu d'humour les amis.
Auteur Le 06/03/2021 à 19:54

Chopin

Hello momo, j'aurais dû vous écouter ! Mais je me suis dit, c'est pas la comtesse ou Victor Hugo, ça devrait aller ; en plus je me souvenais pas qu'il y avait des trucs aussi moches dans Zévaco...
Bon je vais éplucher les programmes télé pour trouver du léger !
Bonne soirée
Auteur Le 06/03/2021 à 20:12

Job

Pas question de se laisser abattre les ami-e-s !!!
Sinon je vais sévir !
Chopin, si vous trouvez quelque chose de marrant à la télé ce soir, je vous décerne un prix.
Auteur Le 06/03/2021 à 21:07

Chopin

La 18 ! C'est quand même super bien mais déjà vu, je vous le conseille.
Donc, par ici le prix décerné !! Merci Job !
Auteur Le 07/03/2021 à 09:55

rignette

Pour les dictées morbides, et ça continue encore et encore...

Bonne journée quand même. Peut-être que demain, la dictée sera gaie...
Auteur Le 07/03/2021 à 17:45

momo24

Bonjour les amis,

Pour rigoler, il faut aller sur dictaly ; il y a une grand-mère merveilleuse, avec toutes ses dents, pas de perruque et qui donne des billets de cinquante.

Bonne fête à toutes les mamies.
Auteur Le 07/03/2021 à 19:36

jeanpaul31

Bonjour,
Pour finir la journée, une chanson triste, d'après l'auteur, et donc en accord avec le titre du post : je pleure. Elle est extraite de l'ouvrage le Bar du subjonctif de Michel Bouissière dont nous avons déjà eu une dictée sur ce site :

Romance subjonctive, paroles de Briollet et Léo Lelièvre, musique de Gaston Maquis
Parlé :
J’eus jadis une folle maîtresse très forte sur les subjonctifs. Comme le sort voulut que nos amours se brisassent, il fallait que je composasse cette romance pour que mes larmes se séchassent et que mes sanglots s’étouffassent. Avant que je ne commençasse, je demanderais que vous écoutassiez cette complainte qui est la plus triste de toutes celles que vous ouïtes.

De mes caresses vous rougîtes,
Puis ensuite vous les subîtes
Pourquoi faut-il que d’notr’passion
À présent nous ricanassions ?
Tout d’abord vous m’idolâtrâtes,
Puis avec un autr’vous m’trompâtes
J’aurais pas cru que vous l’pussiez.
Et qu’mon rival vous l’aimassiez.

Refrain :
Amer, amer destin du cœur
Femme légère que vous fûtes
Vous fît’s hélas pour mon malheur
Toutes les peines que vous pûtes.

Il fallait que j’vous écrivisse,
Ou que chaque jour je vous visse
Pour que vous me soupirassiez
Les mots dont vous m’baptisassiez.
Fallait que je m’agenouillasse

Sans que jamais je reculasse,
Pour que nous nous adorassions
Et puis qu’nous nous dégoûtassions,
Et puis que nous nous plaquassions.

Refrain :
Amer, amer destin du cœur
Dans l’amour que vous suscitâtes
Vous fîtes germer la douleur
Et ce jour-là, vous m’épatâtes !

Sans que jamais je marchandasse
Il fallait que je roucoulasse
Les vœux que vous incarnassiez
Et que vous accumulassiez.
En échang’d’vos ch’veux qu’vous m’offrîtes,
C’est avec joie que vous me prîtes
Les méch’s que vous désirassiez
Car j’voulus bien que vous m’éméchiez.

Refrain :
Amer, amer destin du cœur
Quand un beau jour nous constatâmes
Qu’nos ch’veux lâchaient nos crân’s vainqueurs,
Dès lors nous nous déplumardâmes

Vous n’maimiez plus, fallait que j’eusse
Bien des forces pour que je pusse
Prendr’mon cœur sans qu’vous l’retinssiez
Pour ne pas qu’vous l’abîmassiez.
Combien de cruautés vous eûtes
Que de noirs projets vous conçûtes
Pour que vous m’ensorcelassiez
Et que vous me poignardassiez.

Refrain :
Amer, amer destin hélas
Il fallait que j’vous oubliasse
Car votr’nom, trop m’écervelât
Pour que jamais vous l’répètasse.

Bonne nuit,

Modifié par jeanpaul31 le 07/03/2021 à 20:19

Auteur Le 07/03/2021 à 19:45

jeanpaul31

Et un petit exercice que propose le même auteur :

Trouver le subjonctif imparfait d’un verbe à la première personne du singulier, quoi de plus facile ? Il vous suffit d’ajouter se à la deuxième personne du singulier du passé simple : tu eus, que j’eusse ; tu fus, que je fusse. Partant, convertir les infinitifs ci-dessous en imparfaits du subjonctif devrait relever du jeu d’enfant.


A. apprécier
B. écrire
C. naître
D. tenir
E. traire
F. savoir

Bonne nuit,
Auteur Le 07/03/2021 à 20:02

Chopin

Hello, hello, trop drôle la chanson, j'aurais jamais pensé me tordre sur du subjonctif !!! Je suis mort de rire et ça fait du bien !
Par contre, j'ai fait l'exercice....et j'ai eu du mal avec naître et traire.
Tu trayas ? Du coup : que je trayasse ? C'est ça ??
Auteur Le 07/03/2021 à 20:09

jeanpaul31

Attention, il y a bien évidemment un piège !

Modifié par jeanpaul31 le 07/03/2021 à 20:17

Auteur Le 07/03/2021 à 20:36

momo24

On pleure, on se marre et on cogite ! ; à priori traire est un verbe défectif, donc pas de passé simple ni d'imparfait du subjonctif ; c'est ça JP ?
Auteur Le 07/03/2021 à 20:41

Chopin

Oh momo ! J'ai dû chercher ce que veut dire défectif !
Jamais entendu ça de ma vie.
Pourquoi on aurait pas trait...une chèvre dans le passé ?
Vite une réponse
Auteur Le 08/03/2021 à 13:29

momo24

En fait Chopin, Jean-Paul est très fort pour nous faire réfléchir, c'est génial d'ailleurs, merci beaucoup Jean-Paul. Mais à la suite de son petit exercice, j'étais comme vous ; je séchais totalement sur l'imparfait du subjonctif du verbe traire, j'ai donc cherché une explication et du coup j'ai fait la savante. Sinon, ... et la vache a-t-elle été "trait ?" hier ?
Auteur Le 08/03/2021 à 14:31

jeanpaul31

Bonjour et bravo ; vous avez raison, les verbe traire, braire (que nous avons eu récemment dans la dictée de la comtesse de Ségur) ne se conjuguent ni au passé simple, ni à l'imparfait du subjonctif.
Le Dictionnaire de l'Académie a même consacré un long article sur ce point :

Verbes défectifs : je closis et je traisis, il appert
L’adjectif défectif existe depuis le xive siècle ; à l’époque il signifiait « défectueux ». C’est depuis le xviie siècle qu’on le trouve dans la locution nominale verbe défectif où il signifie « auquel il manque certaines formes » ou « dont certaines formes sont inusitées ». Parmi les malheureux verbes qui sont touchés par ce problème figurent clore et traire. Du premier on lit dans l’actuelle édition du Dictionnaire de l’Académie française qu’« aux temps simples, il n’est plus guère usité qu’au singulier du présent de l’indicatif ». C’est pis encore que ce qu’on lisait dans l’édition de 1798 du même Dictionnaire, puisque à cette époque survivaient le futur simple et le conditionnel présent : « Ce verbe […] n’est en usage qu’aux trois personnes du singulier du présent de l’indicatif, […] au futur de l’indicatif, Je clorai, et au conditionnel présent, Je clorois. » Cette disparition progressive de formes jadis existantes transformait peu à peu ces verbes en verbes de seconde zone. On ne s’étonnera pas que Littré, qui fut lexicographe, académicien, mais aussi député puis sénateur républicain, se soit battu pour essayer de rétablir leurs droits d’usage aux formes disparues. Il écrit donc, dans une remarque à l’article clore de son Dictionnaire : « Des grammairiens se sont plaints qu’on laissât sans raison tomber en désuétude plusieurs formes du verbe clore. Pourquoi en effet ne dirait-on pas : nous closons, vous closez ; l’imparfait, je closais ; le prétérit défini, je closis, et l’imparfait du subjonctif, je closisse ? Ces formes n’ont rien de rude ni d’étrange, et il serait bon que l’usage ne les abandonnât pas. » Ce n’était hélas qu’un vœu pieux : fermer et clôturer étaient passés par là, qui amenaient clore à n’être bientôt plus qu’une évanescente silhouette.
Le cas de traire est un peu différent et plus triste car ce verbe, qui n’a plus aujourd’hui de passé simple (que Littré appelle le « prétérit défini »), en avait deux en ancien français :
tres ou trais ; tresis ou traisis ; trest ou traist ; tresimes ou traisimes ; tresistes ou traisistes ;
trerent ou trairent. Et ce n’était pas tout, traire avait aussi plusieurs formes d’indicatif présent, d’imparfait, de futur, etc.
Mais notre pauvre verbe a été, comme clore et tant d’autres, victime de visées expansionnistes des verbes du premier groupe, et traire, dans la plupart de ses sens, s’est vu, peu à peu, remplacé par tirer. N’était-il pas malheureux de voir, au fil du temps, s’effacer un verbe qui pouvait signifier tout à la fois « ressembler », une idée exprimée familièrement en français par « tirer sur » (un vert qui tire sur le jaune), ou « du côté » (pour le caractère, il tire du côté de son père), mais aussi « avoir des rapports sexuels » (on trouve ainsi dans les Poésies morales et historiques, d’Eustache Deschamps : « Maris puet à sa femme traire/ Et la femme avec son mari/ Pour hoirs avoir… » « Le mari peut avoir des rapports avec sa femme, et la femme avec le mari pour avoir des héritiers… »), ou « mener à bien », souvent dans l’expression traire à bon chief. Quant à l’expression traire a chevaux, elle signifiait « écarteler » et traire aux avirons, « ramer ». On retrouve ces deux verbes dans l’expression familière tirer le portrait dans laquelle portrait est le participe passé substantivé de portraire.
Mais si traire est encore vivant, c’est aux vaches qu’il le doit, puisque l’on dit encore traire le lait, ou, par métonymie, traire les vaches ; mais même dans cet emploi, dans de nombreuses régions, peut-être à cause de la difficulté de la conjugaison, peut-être en raison de proximité de sens, on ne disait pas traire, mais tirer le lait ou tirer les vaches, une locution attestée dès la fin du xve siècle. Notons à ce propos que s’agissant d’une femme, on dit toujours qu’elle tire son lait et jamais qu’elle trait son lait.
Traire se lisait encore chez Froissart, conjugué à l’imparfait : « Les archers anglois traioient si ouniement et si roidement que à peine ne s’osoit nul apparoir » (Les archers anglais tiraient en si grand nombre et si bien que personne n’osait se montrer). Si nous avons choisi cette citation parmi de nombreuses autres phrases, où l’on trouve traire à ce temps, c’est parce l’on y trouve aussi apparoir, moins rare à la troisième du singulier de l’indicatif présent, appert. Ce dernier verbe pourrait être aujourd’hui le parangon des verbes défectifs. Il lui manque encore plus de formes qu’à des verbes comme neiger ou pleuvoir qui, s’ils n’existent qu’à la troisième personne du singulier, sont susceptibles de varier en mode et en temps — à côté d’il neige ou il pleut, on pourrait avoir on voulait qu’il neigeât ou qu’il plût. Et pourtant que de formes nombreuses au Moyen Âge. Elles l’étaient tant qu’on lui comptait trois infinitifs, apparoir, aparir et apparer. De plus, ce verbe, qui signifiait « paraître, apparaître », mais aussi « montrer, faire voir », était conjugué à toutes les personnes, à tous les modes et à tous les temps, et ce, avec une variété de formes extraordinaires. On avait ainsi, rien que pour la troisième personne du subjonctif présent, aparege, appaire, aparoige, aparesse, apierge, aperche, appere, apere ou encore, dans des formes qui conservaient le t d’origine du latin, appeiret et aperget.
Que conclure de ces étranges disparitions, sinon qu’il appert que clore et traire sont bien mal en point, et que, mutatis mutandis, l’on pourrait étendre aux verbes du troisième groupe ce que disait Paul Valéry au sujet des civilisations dans La Crise de l’esprit, « nous savons maintenant qu’ils sont mortels ».

https://www.dictionnaire-academie.fr/article/DNP0777

Bonne journée,
Auteur Le 08/03/2021 à 14:33

Chopin

Du coup comme c'est " a-t-elle été " faut mettre "traite"?
Bon je me sens comme un petit minus...
Au secours, jeanpaul31 les réponses !!!!
Auteur Le 08/03/2021 à 14:34

Chopin

Y a qu'à demander ; ma question à croisé votre réponse !
Je fonce lire.
Auteur Le 08/03/2021 à 17:11

momo24

Au final, j'espère que Job est content : quel forum !
Auteur Le 08/03/2021 à 19:41

Chopin

Ben dis-donc, dis-donc !
Quelle réponse ! Moi je trouve que c'est pas mal ces disparitions car franchement, y avaient des mots super moches à lire et durs à prononcer, j'arrivais même pas à les prononcer dans votre post.
Et au passage trayaient c'aurait été plus joli que traioient....
Bon en tous cas, tout ça m'a bien diverti.
Auteur Le 09/03/2021 à 10:59

Job

Oui je suis ravie (avec une e car Job, comme son nom ne l'indique pas, est une dame...) ! Le forum fonctionne plein pot.
Je savais que je pouvais compter sur vous.
Mais, mais, mêêêê... j'ai fait 5 fautes à la dictée ce jour, c'est pas bien hein ?
Auteur Le 09/03/2021 à 20:41

Victorjudo

Bonsoir Job(e)
A propos de choix de chaine de télé, moi j'aime bien la 19...on n'y parle jamais du covid...déjà ça et certains jours, vous pouvez regarder un concert classique, à six heures du matin, en prenant votre petit dèj...mais c'est très aléatoire !...
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